Cuba ... un nom qui à lui seul raisonne dans mon esprit comme un mythe; comme un interdit qui devient possible, tellement j'ai grandi avec cette vision d'un pays où je ne pensais pas vraiment pouvoir aller un jour.
Alors forcément, l'idée d'y mettre les pieds a aiguisé mon intérêt et ma curiosité ! Et je n'ai pas été déçu ...
Première surprise : malgré les annonces d'ouverture datant d'Obama, rien n'a pas vraiment changé à Cuba; les gens ont un salaire moyen de 18€ par mois, ne peuvent pas voyager, sont rationnés et vivent finalement avec pas grand chose. Malgré tout, Cuba dispose d'un taux d'alphabétisation de 99,9% et les soins sont gratuits pour tous. Certes, le Socialismo à la Castro n'a pas que du mauvais, mais quand même ...
A côté de ça, l'accueil des Cubains est vraiment très sympathique, toujours disponibles pour donner un renseignement ou enclins à demander d'où l'on vient, avec le sourire.
D'autres surprises rythment le quotidien du voyageur : 60.000 voitures pour 11 millions d'habitants ... en d'autres termes, exit les embouteillages, les quelques autoroutes sont désertes (contrairement aux slogans politiques que l'ont croisent régulièrement) mais il est très compliqué de louer une voiture ! Evidemment les voitures américaines des années 50 sont légion mais à côté de cela tous les scooters sans exceptions sont électriques !
Quant aux magasins, ils sont rares et peu achalandés, la publicité n'existe pas (ça c'est bien !) vu qu'il n'y a pas de concurrence (l'état contrôle tout), pas de liberté de la presse et l'accès à Internet est hyper limité : le coût d'une carte SIM et d'un forfait Data est prohibitif (1,5% de la population y a accès); du coup le seul moyen est d'acheter une carte d'accès à un spot Wifi (1 CUC, soit 0,8€ pour 1 heure), sauf que : rien dans les casas particulares (maisons d'hôte) et seulement une borne ici et là ... bon du coup ça fait une petite cure de désintoxication mais il faut donc avoir pas mal préparé son coup avant.
Côté architecture, j'ai eu un vrai coup de coeur pour La Havane; à l'exception de quelques bâtiments la grande partie des bâtiments n'est pas entretenue (faute de moyens) mais dans les années 40 cette ville a du être vraiment magnifique. Par contre les intérieurs sont souvent étonnants : sols magnifiques, rampes d'escaliers superbes, peintures colorées, hauteur de plafond de 5m font que l'atmosphère qui y règne est très agréable.
Voilà, en quelques jours, le dépaysement est assuré et l'on repart avec la sensation d'avoir voyagé 70 ans en arrière tout en espérant que le quotidien va s'améliorer pour les Cubains (sans pour autant dériver trop vite vers les excès que connaissons chez nous). Mais ce qui semble aujourd'hui certain, c'est que ça prendra du temps pour que les choses changent vraiment pour les Cubains.